Je suis du poète, le gribouillis.
A coeur de sens, à l'art de ma naissance,
Je muse au monde en moi, coeur cadencé.
A l'expérience mystique de tous mes sens,
J'accepte tout mystère comme sacré.
La réjouissance de la méditation,
Dépouillée de preuves ; juste la vérité.
Authenticité de chair et d'émotions,
Inscrite dans la foi de la réalité.
Me voilà, par la sensation, impressionnée.
Cet irrésistible, bel élan de primeurs
Se joue en maintes valeurs contrastées.
Fugitifs instants de différence au coeur,
A la perception brute du corps réveillé.
J'engouffre, éprise, le monde alentour
Sous la fascination d'autres astres incarnés
Aux clartés rêvées de nuit comme de jour.
Me voilà suffoquée d'effluves fauves.
Je sens l'odeur chaude musquée de l'herbe ;
Le parfum grisant de la terre après l'averse ;
Les fragances du vent rieur au sel de mer.
De ses pétales éparpillés, la rose
Se mêle au chèvrefeuille du bosquet vert
Qui courtise le lierre en couronne.
J'hume les délices des soirs sereins d'été,
Aux bouquets des senteurs d'étoiles.
De ces fleurs d'or monte l'ivresse suave
Jusque dans les fraîcheurs de la nuit noire,
Dont les silences explosent et s'exhalent.
Ces émanations muettes ravivent les boisés ;
La foudre toute à son humeur, orage :
Poudre épicée de terre torréfiée.
Me voilà imprégnée par les goûts courtisés,
D'une langueur énivrée jusqu'à la lie ;
Au ventre, une pulpe gorgée, soleilée,
D'une vigne de sang au vermeil exquis.
Je pourlèche mes lèvres d'avidité,
Au sucré du miel doré, au secret des fruits ;
Une coupe pleine de félicité
Aux saveurs gourmandes et plurielles de la vie.
Me voilà, par les couleurs, hypnotisée.
Je vois les nuages par le vent, dessinés.
Débauches de formes, de matières nées
Au halo du soleil, à la clarté des ombres.
Mes yeux se bercent de la laiteuse houle,
Effilochée de nuées sur pics sombres,
Aux firmaments de vagues qui se roulent,
Coulent en glaciers, aux montagnes sculptées.
Je découvre les détails du clair-obscur
Où les ombres des couleurs frissonnent
Nos archaïques mémoires de créatures.
La vue en alerte, nos délires s'affolent...
Ils donnent gestes, vies à l'immobilisme.
La lune rit de ses douces impostures,
Où notre vision trahit nos onirismes,
Dont les images à l'esprit, nous torturent.
Me voilà assourdie par écho de rumeurs.
Ces sons si lointains et si proches, pourtant.
J'entends les chevaux piaffés aux pâturages ;
L'abeille balbutiant son fredonnement ;
L'avènement du rossignol au doux ramages ;
La mélodie bercée de l'arbre au vent ;
Voici le chant clair de l'eau au flot sauteur
Qui perd sa pure haleine en escapades.
J'écoute mon idéal, au coeur de la nuit.
L'inspiration à mes métamorphoses,
Au creuset de l'alchimiste des mots à dire,
Au long soupir si calme, exquis de prose.
Mon paisible sommeil au souffle obscur,
Où tout mon Être se dissout, s'épure
Sans douleur, à la simple faveur d'un minuit,
Où la mort se plaisante de bien dormir.
A l'ouate de ma tête, je voyage :
La route de la lune, sur eaux sombres glisse,
Me convie en rêveuse au vagabondage.
Je rêve la nuit évanescente, troublée
Et de la ronde de ma transcendance,
Aux songes, de ses quêtes de renommées ;
Au réel, des sens que l'âme épanche
Dans ses myriades infinies, de rimes.
Je suis Gribouillis de poète !
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