On trinque à l'absurdité de l'existence
A la vie, à sa cruauté et sa nonchalance
Au prétendu divin destin et ses turbulences
Au hasard qui fait mal les choses, à son indolence
Aux dieux impuissants, à leur soif de sang
A tous les innocents massacrés en leurs noms
Aux complexes qu'ils accumulent, à leurs obsessions
A l'être humain, sa stupidité et sa soumission
On trinque aux révolutionnaires, aux héritiers de Che
A leur amour fou de la liberté, à leur sang pur béni
A leurs bannières hissées défiant la mort et sa tyrannie
A leurs chants révoltés faisant trembler les trônes assouvis
A toi, a ta santé poto et à ton grand cœur bleu azur
A nos flirts, nos amours perdus, à leurs fioles de cyanure
A nos tâtonnements, nos pas si improvisés mais si surs
Aux visages déjà souriants, de nos prochaines captures
A nos regards perçants derrière ces lourdes paupières
A nos fardeaux pesants derrière ces cœurs de pierre
A ces poings qu'on serre et resserre, à nos âmes guerrières
A ces erreurs qu'on referait volontiers si c'était à refaire
A moi, à mes casse-gueules, mes hauts et mes bas
A mon cœur et ma raison, à leurs sanguinaires combats
A mes indomptables idées rebelles, mes manques de foi
Aux doutes que je traine toujours, à mes chemins étroits
Au bon Dieu tout puissant, à son éternel silence
Au mépris que je porte à son égard, à ma futile insolence
A ma nature humaine, à l'immensité de sa clairvoyance
Je sais bien que quelques parts dans ma subconscience
Comme au bon vieux temps, j'implore ton pardon et ta clémence
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