Pourquoi déposez-vous dans le froid cimetière
Des fleurs dont l’existence égare la matière ?
Des fleurs pleurant le jour
Sur lequel leur parfum avait posé l’amour !
En voulant égayer vos reflets de mémoire
Le pétale endeuillé
Ne sait de son matin que la livide histoire
Et le voici mourant dès son ciel éveillé
Si j’allais plus souvent dans ce jardin de peines
Dans les pots désertés, je planterais des graines
Afin que le tombeau
Puisse voir qu’il enlève, au soleil, le plus beau !
Et les fleurs pousseraient sur les pleurs de la pierre
En offrant leur amour
La fragrance naissant dans le froid cimetière
Redonnant de la vie aux rives du séjour
Permettez que la fleur, dès son enfance, s’ouvre
Sur le corps du défunt que le marbre recouvre
Vous aurez le plaisir
De la voir, lentement, belle s’épanouir ;
Vous verrez que le souffle est d’espérances saines
Défiant toute mort
Dès lors que poussera de vos petites graines
La fleur du souvenir réchauffant le décor
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