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L aveugle
Ma vie n’est qu’un infini trou noir,
J’y ai jadis perdu mon regard,
Le jour ou j’ai perdu la vue,
Lorsque l’obscurité est apparue.
Je n’imaginais pas pareil vide,
Face à ce noir si aride,
A ce cruel manque de couleurs,
Qu’offrent la nature et les fleurs.
Avant, quand je voyais encore,
Je ne percevais pas le trésor,
Ni l’inestimable richesse,
Que je tenais en toute sagesse.
Aujourd’hui, tout cela est fini,
Je n’ai plus que l’odorat et l’ouïe,
Pour écouter, sentir et remplacer,
Mon cinquième sens envolé.
Pour moi, c’est toujours pareil,
Qu’il y est ou non du soleil,
Tous les jours se ressemblent,
Et d’y penser, j’en tremble.
En été comme hiver d’ ailleurs,
Quelque soit le jour ou l’heure,
Je porte des lunettes noires,
Du matin au soir.
La pitié des gens ne m'émeut pas,
Je reste insensible à tout ça,
Car derrière leurs apitoiements,
Je sais qu’ils rient sournoisement.
Etre aveugle n’est pas si mal,
Ca évite de voir ce monde sale,
Ce n’est pas le paradis ni l’enfer,
Mais simplement mon univers.
14/12/2002
Hubert Mordain
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