Nous sommes le 29-04-2025 et il est 19:36
Un peu avant l’orage
Sous le saule affligé étirant sa tristesse,
Quand l’autan souffle au nord tordant sa chevelure,
Le roseau délicat se courbe et se redresse
Mais ne cède jamais au vent qui le torture.
Un éclair zèbre l’aube d’un trait impudique
Dans un frissonnement vertigineux et blanc,
Incendiant les cieux de vapeurs électriques
Que le tonnerre emplit de feulements troublants.
Puis, l’horizon se vêt d’un manteau gris de cendres ;
Le marais pétrifié n’est plus qu’une statue.
Mais, la pluie généreuse et qui tarde à descendre
Retient ses entrechats. Les oiseaux se sont tus…
…Enfin, le firmament entrouvre ses paupières
Et se rompt, au ponant, l’écluse de ses pleurs
Qui laisse ses chagrins tomber dans la rivière,
Libérant les sanglots qui étouffaient son coeur.
Alors, tous les ruisseaux, les rus et les torrents
Se mêlant, peu à peu, aux larmes pathétiques,
Au-dessus du miroir barbouillé et glissant,
Courtisent, facétieux, l’Océan Atlantique.
© Cypora Sebagh
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