La pluie est revenue
Et elle va tout apporter, telle la rivière en crue
La soif de mort, le dégoût de vie
La courte éclaircie est désormais finie
M'enfoncer plus profond dans les sombres méandres
De l'abîme sans fond qui me déchire l'âme
Baisser la garde, s'exposer à la lame
Qui vicieuse dans ton dos s'enfonce jusqu'à la garde
Seule bâtisse solide encore debout
L'amitié désormais s'effondre, s'effrite, fuie de partout
Quand ton frère, auquel tu confierai ta vie
Renie, balaie tout ce que tu pensais acquis
Quand devant toi, il joue avec puis séduit
La femme pour laquelle tu donnerais ta vie
Celle que tu attend depuis toujours en secret
Qui te dis les mots que sans savoir tu voulais
Quand la pièce depuis toujours manquante
Enfin t'est accessible, mais de tes mains impuissantes
S'enfuie, aux bras de ton ami en riant
Et leur joie lapidaire t'éclabousse en passant
Quand tu pensais tout avoir perdu
Ta famille, ton amour de jeunesse
Ta joie de vivre, ton espoir, ta tendresse,
La rancœur t'enveloppe dans son tissu écru
On te prend les miettes qu'il te restait
L'infime soupçon de vie vierge de tout regret
La seule chose pure et belle
Et la souffrance reprenne sa ritournelle
Quand dans les yeux, le dernier rempart
La seule muraille, l'ultime bastion
Qui te maintient en vie dans ce monde abscons
Te regarde, narquois dans son sourire goguenard
Prêts à mourir pour lui, prêts à souffrir pour elle,
Tu devras, pour eux te brûler les ailes
Taire ta souffrance, ton malaise, ton chagrin
Pour que, peut-être, pour eux, il existe un demain
La vie ce soir t'impose une ultime épreuve,
Faire un choix, entre l'amour, le risque et l'amitié
Où les faits ne sont pas que des preuves
Mais où tu as tout à perdre et plus rien à gagner
Ta vie sombre, froide et vide,
A demi en suspend, à demi morte debout
Où ton être tout entier n'est qu'une coquille vide
Plus qu'un lambeau de chair qui pourri de partout
Va reprendre sa descente dans les affres du temps
Et tu resteras là, contemplant le cadran
De ces minutes impies, sources de toutes les souffrances
Qui au décompte final t'apporte la délivrance
Ici uniquement par devoir
Car la vie pour toi est contraire à l'espoir
Chaque jour, incessamment, elle te l'affirme
De l'amour tu seras à jamais un infirme
Marqué par la vie, tu as sus encaisser
Mais la note un jour il faut payer
Or tu as décidé de ne jamais plier
Et idiot prétentieux tu finiras brisé
bourreau inconscient, traître involontaire,
Toi, celui que je considère comme mon frère,
Tu as anéantis les dernières chimères
Les doux rêves sont désormais poussière
Je vais me mettre à nu,
Lui parler de ce rêve défendu
Elle tombera des nues
Mais j'espère en sera convaincu
Car aveugle de sa propre beauté,
Elle jugera mes mots insensés
Et blessée par son lourd passé
Elle pourra, en bloc tout rejeter
Quoi qu'elle pense de mes lignes amoureuses
Quoi qu'elle ressente, pense ou croit
Ma grande peur est qu'elle soit moqueuse
Et qu'encore l'amour soit mon chemin de croix
Je sais que mon amour est unilatéral
Que pour elle, pour son cœur minéral
Je ne représente rien, au mieux, un confident
Qui du jour au lendemain s'égarera dans le vent.
Mais je tiens tant à elle
Que mentir même par omission
M'est impossible et cruel
C’est pourquoi je laisse de coté la raison
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