Tous droits réservés par Chassaigne Agnès
Derrière vos yeux lumineux, ce cache une âme, celle d’un homme ou d’une femme.
Derrière cette apparence de femme et d’homme perdu, il y a une vie riche de souvenirs disparus.
Derrière vos sourires, on peut lire la crainte que vous avez à ne plus savoir qui l’on est lorsque l’on vient se présenter.
Derrière vos pas de danse assurés, dort une mémoire d’acier pour des choses ancrées de votre lointain passé.
Derrière votre humeur changeante, vos réactions agressives, il y a la peur et l’anxiété causé par un manque de sécurité affective.
Derrière vos refus d’être soigné, il y a un sentiment d’incompréhension face à cette personne inconnue qui veut vous faire manger, vous piquer ou vous laver.
Derrière vos rondes dans les allées que vous aimez arpenter, il y a une personne qui cherche à se rassurer, à comprendre où elle est, qui parfois aimerait bien pouvoir se sauver, retrouver sa liberté qu’on lui a ôté.
Derrière votre sommeil agité, vos cauchemars répétés, il y a une absence de rythme, aucun désir de s’endormir. Le manque de repères spatio-temporel. L’utilité de l’heure n’a pour vous plus de raisons d’être.
Derrière votre fenêtre vous regarder la vie, les arbres, la nature reste quelque chose qui vous parle.
Derrière l’expression de votre visage et les rides qui ont laissé une trace de l’expérience passée, il y a, au monde exposé, vos émotions, vos sentiments intimes enfouis que l’on essaie de deviner. Que l’on aimerait connaître pour mieux se rapprocher de la vérité de votre monde secret.
Derrière votre mutisme, votre calme et vos yeux dans le vague, on sent une pensée qui s’agite comme la mer un jour de tempête, le vent au dessus d’elle tourbillonne tandis que le tonnerre gronde, les éclairs sont là comme si pour la terre c’était un jour de fête. Alors que sous l’eau, les animaux marins restent tapis dans l’ombre des profondeurs, attendant que l’océan soit de nouveau apaisé et qu’ils ne ressentent plus de peur. A leur tour ils pourront se remettre à danser, sauter au dessus de leur maison adoré, tant vénéré pour sa force et sa beauté.
Derrière les airs que vous chantonnez à tu tête au moment de la toilette, il y a une empreinte indélébile, comme un automatisme qui a résisté à s’effacer, qui nous délivre une partie de vous soudain visible.
Derrière tous ces humains qui oublient le sens de la vie, nous pouvons apprendre, lire en eux l’importance de la connaissance de soi, la valeur de notre capacité à mémoriser, à ne pas ignorer qui l’on est, la nécessité de continuer à utiliser l’intelligence de l’humain pour chercher comment éviter ça ?
Comment contrer l’atteinte future de cette partie de notre cerveau qui ne pourras plus se contrôler de façon inné ?
J’écris ce texte en pensant à toi mamie Irène, qui a été emporté par cette maladie.
Je garde de toi un souvenir qui me donneras toujours envie de guérir, je n’oublierai pas ton sourire et ton regard si brillant, la douceur de tes joues, tes pincettes et tes jolies focettes.
Ton contact m’a été plus qu’utile pour comprendre les difficultés que cette état peut provoquer pour toutes les familles qui prennent soins de leurs aînés.
Ces âmes perduent s’envolent peut-être sans savoir qu’elles sont aimées, j’espère qu’arrivé là-haut elles peuvent enfin se sentir rassuré de voir qu’on les a veillé et accompagné jusqu’à leur départ pour la voie lactée.
7.12.20
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