LE PRINTEMPS SOUS LA NEIGE EN BRETAGNE
Partout, ici, déjà le printemps s’annonçait
Un peu trop en avance à la mi-février.
Les oiseaux gazouillaient à s’en égosiller
Et les fleurs dans l’air doux pointaient le bout du nez.
Jonquilles, ajoncs, arbustes se paraient de couleur
Et un je ne sais quoi mettait du baume au cœur.
Mais voilà tout à coup une vague de froid,
Des averses de neige que l’on n’attendait pas.
L’hiver ne voulait pas qu’on l’oublie de sitôt
Et contre le printemps il a le dernier mot !
Un réveil ébloui d’une clarté inhabituelle
Qui baignait ma maison d’une lumière nouvelle.
Au dehors, un tapis de neige immaculée,
Que personne, encore, n’avait osé fouler.
Un soleil radieux et un ciel sans nuage
Ont offert à mes yeux une superbe image,
Malgré mes pauvres fleurs, gazon et mimosas
Raides et frissonnants, engourdis par le froid.
Et moi j’étais aux Anges, le cœur empli de joie
De pouvoir profiter de ce spectacle-là.
Merci mon Univers et merci à la Terre
Qui semblent bien avoir entendu mes prières.
En cette année bizarre privée de libertés
La montagne que j’adore était hors de portée.
La neige me manquait, car ici en Bretagne
On ne voit pas souvent du blanc sur la campagne.
Magie, je vois ma plage comme une vierge parée
Dans sa robe nuptiale attendant la marée.
Le bleu-vert de la mer sur le blanc des hauteurs,
Sous un ciel éclatant, une palette de couleurs…
Quel peintre humain pourrait, malgré tout son talent?
Inventer un chef-d’œuvre aussi éblouissant ?
Sur les chemins, voici les arbres tout givrés,
Et les sols endormis sous un voile de pureté :
Un plaisir indicible et une grande joie
Me tiennent compagnie à chacun de mes pas.
Mes yeux sont enchantés par autant de beautés
Et ne se lassent pas de toutes les regarder.
Avidement je jouis de mon grand privilège,
De pouvoir admirer cette féérie de neige.
Car je sais que bientôt elle disparaîtra
Et que Dame nature aussitôt renaîtra.
Je mesure ma chance d’être à l’abri du froid.
Pour bien des gens en France à qui il manque un toit
L’hiver est une épreuve terrible à vivre
Sous un duvet glacé tout raidi par le givre.
Blottie dans mon manteau ou derrière ma fenêtre,
Moi, je vois mon jardin de mon cocon douillet.
Heureuse, je profite de cette ambiance rare,
Bénissant cette pause où s’offre à mon regard
Le ballet des oiseaux autour de la mangeoire.
Un chardonneret s’installe comme sur son territoire
Cependant que les autres oiseaux se bagarrent !
Le blanc chasse le gris et tous les désespoirs.
Mes fleurs sont en souffrance sous leur gangue de glace
C’est le prix à payer pour cet instant qui passe
Qu’il ne faut pas manquer car il sera fugace !
Ce froid inhabituel étreignant ma Bretagne cèdera bientôt la place.
Alors courons les bois, les plages et les champs
Et les yeux grands ouverts jouissons de ce moment !
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