Les bourrasques me poussent au milieu d’une vaste clairière
Et me noient au creux des vagues d’un océan vert :
Les hautes herbes ondulent et déferlent,
Le Kami des vents danse notre venue.
Les statues sacrées en vieilles pierres
Et aux visages pétrifiés, grimacent aux voyageurs perdus.
Fujin s’élève et me guide en haut de la colline muraille,
Derrière laquelle se dessine une ville aux rues désertes
Et d’échoppes bariolées jetées sur le flanc de la montagne.
Des effluves s’échappent des cuisines ouvertes
Dont les étals abondent de victuailles et de parfums colorés.
Mes parents, affamés, dévorent le buffet avec hargne.
Délaissée, j’erre dans les ruelles grimpantes et vides :
De l’autre côté d’un pont de bois, se dresse un majestueux palais rouge,
En bas, un vétuste train émerge des roches et s’échappe.
Je me retourne et vois un jeune homme en kimono blanc, déconcerté par ma présence.
Sa voix, alarmée, m’ordonne de fuir.
Mais la nuit tombe brusquement,
Les lampions s’allument, et la vie naît, et la ville s’anime.
Je cours.
Des ombres noires, graciles et lentes apparaissent et peuplent peu à peu les bars.
Mes parents ont disparus, à la place, deux gros porcs dégoulinant de sueur
Se gavent de mets gras au milieu de piles d’assiettes vides et de carcasses de viande !
Je me précipite sur le chemin du retour,
Mais la clairière n’est plus là, une immense étendue d’eau l’a submergée.
Déboussolée, je me recroqueville sur les marches froides,
Mes membres perdent leur opacité, je m’efface.
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