C’est quoi « la musique » ?
La musique, quand on y réfléchit bien, n’est qu’un souvenir :
Une note qui s’entend est déjà chassée par une autre.
En fait, une mélodie ne vit vraiment que dans son devenir
C’est lors de son exécution qu’elle sera perçue par un autre.
Toi, moi, ou quiconque qui « prête » l’oreille, se met à l’écoute
De ces moments, éphémères et magiques, qui frappent le tympan
Pour de multiples brefs instants qui bout à bout s’ajoutent
Et meublent la nudité de quelques rares moments.
Ceux-ci, selon leur habillage, vont durablement s’inscrire ou non
Dans notre mémoire où nous entrons dans une autre dimension.
Heureux es-tu toi le compositeur, avec ou sans logiciel,
Et toi le harpiste, le violoniste ou encore l’accordéoniste
Magicien qui transforme noires et blanches en arc en ciel.
Quelle joie innommable de « jouer » à plusieurs artistes
Et d’entrer ainsi dans une véritable et unique communion
D’êtres surnaturels qui savez jongler avec ces règles du jeu
Et communiquer aux béotiens que nous sommes votre passion.
Et souvent c’est émouvant, même quand c’est peu.
Ce n’est d’ailleurs pas du tout la quantité qui fait la valeur.
Notre ouïe peut percevoir ne fut-ce qu’un génial « motif »
Qui va s’installer, durer, faire corps avec notre humeur
Et nous combler jusqu’à l’âme et nous laisser admiratif.
Allegro, andante, giocoso, pizzicato, que voilà de beaux termes
Qui en eux-mêmes chantent déjà pour lancer la danse.
La musique est déjà née avant même d’arriver à terme.
Les sons s’acoquinent ensuite et se marient en transe.
La musique, celle qui est créée par l’homme a pour pouvoir
D’établir des ponts entre notre vielle terre et ce qui est au-delà
Elle nous transporte vers des rivages inconnus de notre terroir,
Par ailleurs inaccessibles : c‘est sa force de nous amener là-bas.
Son génie s’est de muer des heures de répétitions en feux d’artifice
Et par ailleurs, ici sans « artifices », ouvrir le bal du réveillon,
De lancer des paillettes aux mille couleurs aux pieds des danseurs
Ou d’effacer d’un coup d’archet un moment de noirceur.
Mais il existe une autre musique, plus authentique celle-là :
Celle qui, inaltérée, émane tout droit de notre mère Nature,
Elle qui regorge de bruits charmants et de mélodies sans falbalas
Qui ont, il est vrai, inspiré de nombre de musi(magi)ciens l’écriture :
Beethoven, et sa « Pastorale », Stravinsky et son « Sacre du printemps »,
De Stravinsky, « L’oiseau de feu » ou encore « la Truite » de Schubert,
Les saisons de Vivaldi, « L’été, l’automne, l’hiver et le printemps »,
De Rachmaninov, le « Vol du Bourdon » ou de Debussy « La mer ».
Ces œuvres, si sublimes soient-elles, ne feront jamais jeu égal
Avec les myriades d’expressions acoustiques de la Nature elle-même.
Il suffit de s’arrêter, d’ôter ses écouteurs, de faire silence total,
Car les sons de la Nature n’aiment pas quand ça se démène.
Le clapotis de l’eau dans son mouvement de va et vient sur les galets de la plage
Le ramage du pinson perché sur la plus haute branche du prunier en fleurs
Le doux cracouillis de la couche de neige fraîche lors de notre passage
Le murmure du vent dans les champs de lavande que le bleu met en couleur
L’envol des bécasses alertées par le tir lointain d’un chasseur solitaire
Le tintinnabulement des cloches de l’église annonçant un heureux mariage
Le bruissement de la rivière qui méandre dans les sous-bois, légère
Le vrombissement de la chute d’eau éclaboussant tout sur son passage.
Tous ces sons, ces bruits, ces timbres, ces éclats de notre entourage
Ne demandent qu’à être détectés, reconnus, appréciés et aimés
Ils soignent notre stress et nous demandent de redevenir sages
Pour accueillir tout ce monde oublié, et avec et par eux, nous resourcer.
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