Avez-vous exercé tout cet art qui consiste
A se peindre séducteur, bien que simple ou voyou
A tricher jusqu’au bout, oh pardon, jusqu’au « vous » !
A faire croire, bien que « tu », que « vous » est un artiste
Avez-vous remarqué, ma princesse amoureuse
Que je suis de vos charmes et de toutes vos tendresses
Vaillamment attaché et fidèle, sans faiblesse
Vous portant tant de flammes, de passion délicieuse
Avez-vous ressenti cette chaleur qui vous couvre
Ce sommeil qui vous gagne habillé de douceur
Et cet havre de paix qui vous berce et vous ouvre
Cette porte en secret du chemin de mon coeur
Avez-vous éprouvé cet émoi qui m’agite
Cette tension qui me gagne sous vos mains si fébriles
Cette fièvre qui anime vos pensées érudites
Clair-obscur équivoque d’un credo d’évangile
Aviez-vous pressenti, ma douceur, ma duchesse
Que de vous je suis pris d’une passion sans issue
Du désir de vos yeux à la courbe de vos fesses
Du bruissement de vos soies au soupir d’être nue
Je vous aime est chantant, je vous aime est charmant
Plus que « vous », « tu » est vrai, plus que « vous », « tu » est nu
Bien à vous ma princesse; je me lance dans le « tu »
Et tes délicatesses qui ravissent ton amant
Papillon noir
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