Ceux qui se taisent n'ont pas le droit à l'amour.
Ils sont des pantomimes au cœur et au corps trop lourd
Pour leur propre regard, acerbe, cruel tantôt, et intransigeant,
Qui ne laisse transparaître que ce qu'ils daignent laisser voir aux bonnes gens.
Derrière leurs grands yeux humides et leur mine déconfite,
Se cache un être souterrain, enfoui, qui réclame justice !
Mais ce dernier est trop bien enchaîné pour qu'il caresse l'espoir d'une fuite.
Ceux qui se taisent se gardent bien de laisser sortir cette abomination emplie de vices.
Alors elles errent, ces petites âmes boursouflées et silencieuses,
Prostrées dans une solitude vagabonde, elles attendent.
Elles attendent cet Ange céleste, cette apparition miraculeuse,
Qui saura retirer leur mal, et les conduire vers une existence plus tendre.
Ceux qui se taisent se cloîtrent les oreilles pour être certains que des paroles ne les touchent pas.
Les MOTS les terrorisent ! Ils les connaissent, tous, mieux que quiconque, mais les exècrent.
Ils les maudissent, chaque nuit, en silence. Car sans les mots, au royaume des muets, ils seraient rois !
Alors Ceux qui se taisent, se lamentent, et pleurent d'inaudibles larmes sèches.
Comment pourraient-ils se sauver puisque personne ne prête attention à ces innocentes ombres ?
En dévoilant ce qu'ils enchaînent dans leurs entrailles, qu'ils libèrent celui qu'ils croient sombre .
Celui qui désire faire retentir sa voix, qui séchera leurs mains moites, redressera leur dos courbé,
Les poussera à marcher vers un inconnu, et tout en contenant leurs tremblements, les fera parler !
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