Petit perdu, mais conscient malgré tout, tu t’es montré à moi tel un soleil barbu et m’a montré la voie.
En te donnant la main, je t’ai donné mon cœur et même si j’en pleure aujourd’hui, je le referais encore et encore...
J’ai toujours, et je souhaite encore, voulu te parler, te montrer mes plaies et soigner les tiennes mais mon si cher Himeji, tu restes fidèle à toi-même! J’ai tant à te dire.
Peu importe avec quelle force et à quelle distance je te rejette, toi et mon amour pour toi, tu restes là, impassible, devant mes yeux, devant mon âme, avec ta nonchalance vulgaire et ostentatoire, tandis que je te regarde, que je te contemple et que je te convoite plus que tout au monde.
Si cette passion se doit de rester cachée, je veux au moins que le moi de demain se souvienne à quel point j’ai aimé souffrir.
Je suis sûrement capable de combattre l’Âge, la Norme et l’Institution pour venir chercher ton cœur, te le voler sans jamais vouloir te le rendre ou venir tristement récupérer cette offrande faite bien trop facilement auparavant, mais dans l’espoir de revoir ton sourire poilu, de sentir ton odeur de tabac froid, j’attends ton retour, un retour parfois.
Incapable de bouger tant mon cœur est lourd, je t’observe de loin et te fantasme de près et si seulement tu savais à quel point je suis las de saigner en ton absence.
Cependant, tel une princesse de Clèves ou une Phèdre moderne, je ne sais que trop bien que cet amour est aussi sacré de mon côté, que damné du tien et j’en suis désolé.
Condamne moi mais alors je te condamne à subir ces yeux doux et naïfs qui sont les vils traitres d’une passion indicible et destructrice mais pardonne-moi toujours, j’essaye mais tu ne me laisse pas.
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