Dans les hospices froids, livides,
Prisons des horreurs tant amers ;
Les pleurs retentissent morbides
Dans les hospices froids, livides,
Où les fièvres longent avides,
Le plafond puant les cancers :
Dans les hospices froids, livides,
Prisons des horreurs tant amers !
Ce bagne si pâle et immense
Au goût d’adieu sans guérison,
Pris à l’assaut par la démence,
Ce bagne si pâle et immense,
Où n’existe que la souffrance
N’a qu’un seul et fade horizon :
Ce bagne si pâle et immense,
Au goût d’adieu sans guérison !
Ah, cette geôle de détresse
Accrue par des cris de douleur,
Quelle symphonie poétesse,
Ah, cette geôle de détresse,
Doit sa chaleur à la tristesse
Émanant du fin fond du cœur !
Ah, cette geôle de détresse
Accrue par des cris de douleur !
La folie, la tumeur, la rage,
Choient d’amour les pauvres blafards
Et quand vient le dernier virage,
La folie, la tumeur, la rage,
Dans ce cachot, dans cette cage,
Sont les laids, les hideux cafards :
La folie, la tumeur, la rage,
Choient d’amour les pauvres blafards !
Ô l’abominable névrose
Raille le martyr qui s’endort,
Quand sur son lit morne il repose,
Ô l’abominable névrose,
S’amuse avec le front morose
De ce souffrant qui semble mort :
Ô l’abominable névrose
Raille le martyr qui s’endort !
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